mercredi 10 décembre 2008

Menaces sur la marche des désaccords organisée par l'opposition russe

le fil rouge Selon la radio L'Echo de Moscou, les leaders des partis de la coalition Drugaia Rossia (L'Autre Russie) ne veulent pas organiser leur marche sur les lieux proposés par la mairie. L'un d'eux, Edouard Limonov, s'est dit prêt organisé le défilé quoiqu'il arrive.

« C'est encore le même argument : les autorités nous ont dit que quelqu'un a déjà présenté une demande de manifestation, au même lieu et le même jour... » Limonov fait aussi remarqué que les organisateurs refusent d'être cantonnés à la place Bolotnaia (plan) :

« Cette possibilité est mauvaise, parce que personne ne verra notre Marche, à part nous ! Or le but de cette action, c'est d'entrer en contact avec les gens, de faire connaître nos idées. Nous avons le droit de faire cela, selon la constitution. Nous allons le faire sur la place du Triomphe, (plan), c'est tout ».
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Les musulmans russes fêtent l'Aïd el-Kebir mais se font tout petits


Il pleut dans la capitale russe. Des groupes se pressent vers la Grande Mosquée de Moscou, portant leurs tapis de prière dans des sacs en plastique. Ce lundi, c'est la fête de Kourban Baīram (l'Aīd el-Kebir), l'occasion d'évoquer avec les fidèles présents la vie des musulmans russes.

« Il n'y a pas de problèmes », commence Abdoukhalyk, un Kirghiz aisé, en souriant. Comme chaque année, il a fait égorger le mouton sacrificiel dans l’abattoir spécial de la mosquée :
« Pour les travailleurs immigrés musulmans, la situation est plus difficile. On entend parfois « Ponaekhali tout » [« ils ont afflué », une expression courante en Russie pour désigner le mécontentement suscité par l’arrivée des immigrés, ndlr].
Et puis Poutine a dit sur la télévision russe que de nombreux emplois seront supprimés à cause de la crise économique, et ça va bien sûr créer des difficultés.

Mais à part ça, ça va. Voyez, Poutine et Loujkov [le maire de Moscou, ndlr] ont aidé à la construction de la mosquée. »
Mais tous n'ont pas les moyens de sacrifier un mouton pour le Kourban Bairam, rappelle Alek, un petit homme rond au regard railleur qui tient un stand de disques et de livres religieux.
« Je n'ai pas tué de mouton cette année. Mais ceux qui ont les moyens [il faut compter 150 euros pour en acheter un, ndlr] apportent la viande et la partagent entre les autres. »
Dans sa vie quotidienne, Alek regrette le comportement des forces de l'ordre :
« Nous n'avons qu'un seul problème : la police. Nous sommes noirs, voilà le souci. La paperasserie, les difficultés administratives, le fait qu'il n'y ait pas de programmes pour les musulmans à la télévision, ça ne me dérange : nous ne sommes pas ici chez nous »
Pas facile pour un musulman russe de parler librement de sa situation à un journaliste. Les réponses se ressemblent : « Nous n’avons pas de problèmes dans notre vie. Nous vivons normalement » répond rapidement le client de Alék.

Cet immigré venu du Tadjikistan, qui comprend mal le russe, se contente, en souriant, de répondre « da » à toutes les questions. Malgré son salaire modeste, il a sacrifié un mouton chez lui, dans sa maison de la région de Moscou.

Prés de la mosquée, une group de mendiants s'abrite de la pluie, sous un passage couvert. Deux femmes, l'une avec un bébé dans les bras et l'autre handicapée, attendent l’aumône des fidèles de la mosquée. « La Russie, elle nous aide, elle nous nourrit, ici, c’est bien, beaucoup mieux que là bas, où on a rien », explique un autre mendiant.

Le nombre des musulmans est en augmentation en Russie avec l’afflux d'immigrés venus des pays de l’Asie Centrale, surtout du Tadjikistan, où l’économie est en ruines, le pays se classant classée parmi les derniers en Asie pour le PIB. Au chômage massif s'ajoute un pouvoir plus autoritaire et plus arbitraire.

D'où le choix d'émigrer en Russie. Malgré les bavures de la police russe et les dizaines des meurtres racistes commis chaque année, ces migrants ils peuvent au moins gagner un peu d'argent pour nourrier leur famille.

Olga Alissova
Photos : La mosquée synodique de Moscou, le kirghiz Abdoulkhalyk, un stand de vente de disques et de livres religieux (Olga Alissova/Moscou89).
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26 imprimeries régionales passent sous le contrôle de la Rossiiskaia Gazeta

le fil rouge Selon le journal Kommersant 26 les plus grandes imprimeries régionales d'Etat sont passés sous le contrôle de la Rossiiskaia Gazeta ("le journal de la Russie", quotidien ouvertement pro-Poutine).

Le directeur des affaires juridiques de Rossiiskaia Gazeta, Ivan Chubine, a fait remarquer que toutes les entreprises concernées vont rester des entités juridiques indépendantes, et resteront la propriété de l'Etat.

Certains experts ont peur que le transfert d'un pôle aussi important entraîne la création d'un monopole de fait pour les travaux d'imprimerie. D'autres estiment qu'Alexandre Gorbenko, le directeur général de Rossiiskaia Gazeta, pourra ainsi améliorer le fonctionnement d'entreprises qui ont peiné à se développer jusqu'ici.
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Medvedev propose de changer la composition du Conseil de la Fédération

le fil rouge Le président de la Russie Dmitri Medvedev a déposé à la Douma un projet de loi sur la composition du Conseil de la Fédération (la chambre haute du Parlement russe), a annoncé l'agence de presse RIA Novosti, citant le service de presse du Kremlin.

Medvedev propose de former l'assemblée uniquement avec des élus des collectivités locales. Actuellement, deux représentants de chaque « sujet fédéral » (républiques, oblasts, kraïs...) sont désignés localement pour y siéger, l'un par l'organe législatif local, l'autre par l'organe exécutif. Le nouveau dispositif doit entrer en vigueur le 1er janvier 2011.
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L'ombre du Kremlin plane sur les agressions de la Française Carine Clément

Le 13 novembre dernier, la sociologue française Carine Clément, fondatrice de l’Institut de l’action collective, a été agressée physiquement par deux individus, qui lui ont planté dans la cuisse une seringue au contenu non identifié.

C'est la troisième attaque que subit cette Française, installée de longue date en Russie.

Alors que Carine Clément travaille sur des thématiques sensibles, la répétition de ces agressions et leur caractère spectaculaire pose beaucoup de questions sur les risques encourus par ceux qui luttent pour la liberté d'expression ou le renforcement de la société civile en Russie.

La sociologue française n'est pas une nouvelle venue dans le paysage moscovite. Elle réside en Russie depuis 1994, date à laquelle elle a commencé à recueillir des informations pour une thèse consacrée au mouvement ouvrier :
« Je me suis intéressée aux conditions de travail, aux relations sociales et professionnelles, aux organisations syndicales, à l’expérience de la lutte (ou precisément à son absence), à la solidarité et à la conscience ouvrières.
Pourquoi je suis restée ? Je me suis fait des amis à Moscou, et j’ai rencontré des activistes syndicaux. Dans les années 90, la vie était difficile. On ne payait pas les salaires, ce que je trouvai scandaleux. La sociologue et la citoyenne que j'étais voulaient changer cette situation. »
Première agression avant la « Journée de la colère »

A l'automne 2008, les attaques ont commencé. La première agression a eu lieu le 24 octobre, avant la « Journée de la colère », une action interrégionale de protestation sociale. Carine Clément a participé a son organisation.

« C'est peut-être ce qui a provoqué cette attaque », explique-t-elle, avant de préciser les circonstances de sa première agression : « Un jeune homme m’a frappée près de mon domicile. Je suis tombée. Il a volé mon sac et il a pris place dans une voiture qui l’attendait non loin de là. »

Le procureur a ouvert une enquête, comme l'a demandé Carine Clément. La deuxième attaque est intervenue une semaine plus tard, le 12 novembre. « Un autre jeune homme m'observait de la maison jusqu'à mon lieu de travail. Il m’insultait et me menaçait. » Carine Clément renonce alors à signaler ces intimidations à la justice.

Le 13 novembre, nouvelle agression, à laquelle le parquet concerné n'a pas encore réagi, rappelle la Française : « La justice n'a pour l'instant pas trouvé de suspect, et nous attendons encore des réponses à plusieurs de nos requêtes. »

Une analyse toxicologique a été réalisée, mais pas de recherche de virus. Pour le parquet, la seringue ne contenait que de l'eau. « Pas si simple », répond Carine Clément:
« J’ai fait tout de suite le test du sida, il était négatif. L'absence de contamination sert de prétexte pour ne pas lancer une enquête criminelle.

Mais d'abord, il y une période d'incubation pour le virus, le résultat définitif ne sera connu que dans trois mois. Ensuite, sida ou pas sida, ce n'est pas l’essentiel, l'attaque en elle-même est très grave. »
Trois pistes et quelques certitudes

Carine Clément pense qu'il s'agissait d'une tentative d'intimidation. Elle évoque elle même trois hypothèses quant aux coupables des agressions :
  1. « Les promoteurs immobiliers et les autorités locales liées. Je participe activement à un groupe qui s'oppose à des projets prévus à Moscou. Il y a eu beaucoup de violences contre les habitants concernés. »

  2. Les fascistes. Je suis française, je suis engagée contre le fascisme et pour une législation plus favorable aux immigrés. »

  3. Des responsables qui surestiment notre rôle dans les actions en cours. L’Institut d'action collective a participé au renforcement de divers mouvements en région, à l’organisation de la Journée de la colère le 25 octobre.

    Alors que la crise arrive, quelqu’un a peur de ces protestations. Des entreprises, des groupes politiques ? Ils veulent se débarrasser des leaders pour avoir la paix. »
Toutes les organisations et l'opinion publique ont été choquées par ces attaques. S'ils sont loin de partager toutes les idées de la chercheuse, les nationaux bolcheviques, un mouvement politique d'opposition qui eux aussi sont en conflit ouvert les autorités et organisent des actions dans la rue, se disent indignés.

Aleksandr Averin, attaché de presse d'Edouard Limonov, explique ainsi :
« Cette situation avec des attaques est inadmissible. Qui en profite? Le Kremlin, bien sûr. Le Kremlin a dirigé toutes les attaques. Les bandits n'ont été que des exécuteurs. Aujourd’hui, nous n’avons pas de groupes d'extrême droite capables de mener ce genre d'actions. Dimitri Medvedev a d'ailleurs une fois affirmé que les protestations n'étaient pas admissibles. »
« Les exécutants sont différents, la logique est la même »

Le président du syndicat indépendant de l’usine Ford de la région de Saint-Pétersbourg, Aleksei Etmanov, a lui aussi été agressé à la même période (il a été frappé par de jeunes hommes).
Carine Clément se tient également régulièrement au courant de l'état de santé de Mikhaïl Beketov, rédacteur en chef du journal Ckhimkinskaya Pravda, également violemment attaqué :
« Les exécutants ne sont pas les mêmes, la logique de l'agression est
différente. Mais le contexte est commun. Le système est devenu incontrôlable,
corrompu et ultra-centralisé.

Personne n'est plus responsable : chaque fonctionnaire, même en bas de l'échelle pense qu'il peut abuser de son pouvoir impunément. »
Thomas Campbell, un professeur de l'université de Yale qui vit à Saint-Pétersbourg, échange sur le sujet sur le site « Que faire? ». Il estime que toutes ces attaques sont liées.
« L’Institut d’action collective soutient ou relaie leurs actions (des syndicats, ndlr). J’ai lu que Medvedev avait demandé au ministère des Affaires intérieures de s'occuper des meneurs des protestations sociales, alors que la crise économique débutait.

Ce sera difficile de faire le lien entre ces agressions et le pouvoir. Nous avons sans doute affaire à des électrons libres, qui ont bien reçu le signal de passer à l'action. »
Mais les mauvaises nouvelles s'accumulent. La police a ainsi libéré un des agresseurs d'Aleksei Etmanov, préférant soutenir le maire de la ville. Le 5 décemre, les locaux de Memorial (la principale ONG de défense des droits de l'homme en Russie) à Saint-Pétersbourg ont été perquisitionnement. Pour les opposants, le pouvoir ressent régulièrement le besoin de montrer ses muscles.

« Difficile de savoir qui donne des ordres à qui »

Lev Ponomarev, le directeur exécutif du mouvement « Pour les droits de l’homme » estime que « les autorités n’aiment pas Carine Clément » :
« Ils cherchent à l'effrayer par ses attaques. La prochaine étape, ce sera peut-être des violences contre elle. Elle a défendu Beketov, et maintenant, ce dernier se trouve à l'hôpital. Ceux qui ont participé à ces attaques sont liés au pouvoir.
Mais les relations entre le pouvoir et ses criminels sont compliquées. Par exemple, la mafia Lazanskaya étaient sous le contrôle du FSB [les services secrets russes, ndlr] Pendant la première guerre de Tchétchénie, ce groupe a organisé des actes terroristes à Moscou.

Autre exemple : au procès des complices du meurtre de la journaliste Anna Politkovskaïa, on ne juge pas l'assassin, ni les commanditaires.
Le FSB s'infiltre dans les groupements criminels, tout se mêle. Plusieurs de sescollaborateurs sont devenus des criminels. Mais il est difficile de savoir exactement qui donne des ordres à qui. »
Ludmila Alekseeva, figure historique de la dissidence sous l'Union soviétique et défenseur des droits de l'homme, président du groupe de Helsinki note la chose suivante :
« On évince du pays des activistes qui aident à la formation de la société civile. Qui en profite ? Je ne peux pas dire. Probablement les organisations de voyous ou les autorités en rapport avec les attaques. Carine Clément s’occupait de problèmes sociaux. »
L’activiste de « Que faire? » Dmitrii Vilenskii est virulent sur ce qui s'est passé:
« Ce ne sont pas des coïncidences. Il faut revendiquer et exiger des enquêtes. Il n’est pas impossible que les attaques sur Carine Clément et Etmanov aient été faites pour vérifier le degré de mobilisation possible de l’espace public russe. »
Carine Clément pense qu’il faut faire connaître le plus possible ces agressions :
« Nous avons organisé des manifestations et envoyé des pétitions, notamment au président Medevedev. Beketov a finalement été conduit dans autre hôpital pour être mieux soigné.
Il faut être très prudent. Nous sommes attentifs à la sécurité, surtout lors des manifestations publiques.
En France aussi, on se mobilise. Mes amis ont adressé des pétitions à Medvedev, sans réponse pour le moment. Et l’ambassade de la France suit la situation. »
Photo : Carine Clément (Elena Goutkina/Moscou89).
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Le patron d'un Facebook russe poursuivi par son encien employeur

Quand Odnoklassniki.ru était une petit start-up inconnue, personne ne s’intéressait à Albert Popkov, son créateur.

Mais depuis que ce réseau social à la Facebook est devenu très populaire en Russie et a commencé à rapporter de l'argent, l'homme attire l'attention... et les ennuis judiciaires.

La société britannique i-CD Publishing lui a en effet intenté un procès. Cette dernière, qui a lancé le réseau social pour étudiants Passado (rattaché depuis à Wasabi), revendique devant la justice britannique la paternité d'Odnoklassniki.ru, et veut récupérer tous les revenus dégagés.

L'affaire devrait être jugée dans un an. Selon la BBC, le fondateur de i-CD Publishing, Alistair Crawford, accuse Popkov de ne pas avoir respecté son contrat avec son ancien employeur, qui prévoyait une clause de non-concurrence :
« Il a créé Odnoklassniki.ru quand il était embauché par i-CD Publishing, et il devait créer ce site pour nous. En outre, il a déposé le nom de domaine pour nous et a crée la base de données des écoles russes nécessaires selon nos instructions. »
25 millions d'utilisateurs enregistrés

Albert Popkov occupait le poste de chef du département recherche et développement de i-CD entre 2003 et 2006. Le programmeur russe devait développer le réseau britannique Passado en Russie. Mais en 2002, Popkov enregistre à son nom le domaine odnoklassniki.ru.

Le portail est aujourd'hui le plus grand réseau social russe, réunissant des profils variés, utilisé aussi bien entre amis que pour développer les relations d'affaires. On y retrouve de vieilles connaissances, de la famille éloignée, son premier amour ou un nouveau travail.

Selon l'institut TNS Gallup, il y a 25 millions de profils enregistrés sur le site, qui reçoit six millions de visites chaque jour. Cet été, Odnoklassniki.ru était estimé entre 340 et 380 millions d'euros. Depuis la crise financière, sa valeur serait tombée à 77 millions d'euros, selon Tatiana Menkova, analyste chez Finam. Selon les estimations, les bénéfices d'Odnoklassniki.ru pourraient atteindre 19 millions d'euros cette année.

« C'est la rançon du succès, comme pour Google ou Facebook »

Popkov se défend dans le quotidien Vedomosti :
« J'espère que la vérité va éclater. Je n'ai rien fait de mal, je n'ai rien volé. La première version d'Odnoklassniki.ru, je l'ai créée moi-même et j'ai commencé à le développer presque seul.

J'ai vraiment travaillé pour i-CD pendant quelques années, mais je n'ai pas de contrat avec Passado. Pendant ma dernière année là-bas, je n'ai eu aucun rôle dans le développement du site Passado. »
Aussi Albert Popkov n'exclut pas de poursuivre i-CD Publishing à son tour, comme il a dit à RIA Novosti :
« Je n'ai pas d'autre choix que se défendre. Je suis prêt lutter pour ma compagnie. Bien sûr, c'est très difficile pour moi.

C'est la première fois que suis mêlé à une affaire judiciaire le première fois au débats judiciaires, contrairement à Crawford, qui a une certaine expérience en la matière. Mais ça m'épuise, ça m'handicape dans mon travail pour mon entreprise.

En un sens, c'est la rançon du succès. Ce genre de choses arrivent chez des géants comme Google ou Facebook, il faut l'accepter cette situation. »
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La présidente argentine Kirschner est arrivée en Russie

le fil rouge La présidente argentine Cristina Fernández de Kirchner est arrivée mardi en Russie pour une visite officielle.

La Russie et l'Argentine pourraient coopérer dans le domaine de l'énergie atomique, l'industrie spatiale et d'autres secteurs de haute technologie, a déclaré le Premier ministre russe Vladimir Putin, lors d'une rencontre à Moscou.

« Près de 20% de l'électricité en Argentine est produite avec des équipements russes », a indiqué Poutine. Le chef du gouvernement a aussi rappelé qu'en quatre ans, les échanges commerciaux entre les deux pays ont été multipliés par cinq, atteignant la valeur d'1,15 milliard d'euros.

La présidente argentine a elle expliqué que des progrès avaient été accomplis dans la simplification du régime des visas pour les citoyens des deux pays :« Cela prouve l'amitié entre nos deux pays et notre volonté de coopérer. »

Parmi les autres sujets de conversation entre les deux leaders, la lutte contre le terrorisme et contre le trafic de drogues.
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Exit « Southpark » : la télévision russe pleure le patriarche Alexis II



Mardi, 9 décembre, les cloches de la cathédrale du Christ Sauveur de Moscou ont pu être entendues dans toute la Russie. Les obsèques du patriarche de Moscou et toutes les Russies Alexis II ont duré plus de huit heures.

tilidom.com

Les principales chaînes russes ont suivi les instructions du président russe Dmitri Medvedev, qui a demandé la suppression de tous les programmes de divertissement pour donner la possibilité à tout le monde de regarder la cérémonie.

Le matin, les prières de plus de 200 religieux orthodoxes, catholiques, juifs et musulmans ont été retransmises en direct. Tous les Russes ont donc pu voir les dirigeants du pays et des voisins d’Europe de l’Est, les représentants de l’Etat et les milliers de personnes qui ont assisté à la messe, présidée par métropolite Kyrille, le successeur par intérim d’Alexis II.

Les visages attristés des officiels étaient visibles dans les journaux télévisés de toutes les chaînes de télévision, qui ne voulaient pas rater un événement majeur pour les fidèles orthodoxes. Le signal a été produit par le groupe media VGTRK (la radio et la télévision publiques).

Soucis techniques pour la grande chaîne publique

Mais la grande chaîne financée par l’Etat a connu quelques problèmes techniques - à certains moments, les images étaient diffusées sans son. Ce qui peut expliquer que la dernière partie des cérémonies n’ait finalement pas été retransmise (l’inhumation dans la petite Eglise de l’Epiphanie, où le patriarche voulait être enterré).

Selon le journal Kommersant, l’Eglise russe orthodoxe avait pourtant insisté pour que toutes les étapes des funérailles soient montrées. Aucune explication officielle n'a été donnée, mais selon plusieurs sites Internet, ils ont eu peur de nouvelles difficultés techniques, l’église de l’Epiphanie étant petite et pas adaptée à la retransmission d’événements en direct à la télé.

Les télévisions russes ont aussi voulu montrer leur chagrin. Les chaînes fédérales bien sûr, qui ont changé tous leurs programmes. Les éditions spéciales ont commencé tôt le matin sur Pervy Kanal (la première chaîne) et sur la chaîne Rossia (« Russie »). Les écrans publicitaires ont été supprimés.

NTV, troisième chaîne fédérale, a elle préféré garder quelques séries télévisées en « prime time ». Et les chaînes commerciales n'ont pas déprogrammé les spots de pub.

Dilemme pour les chaînes de télévision commerciales

Le chef du service de presse Ren TV, une chaîne de qualité avec des programmes variés, explique pourquoi ils ont choisi de bouleverser l'antenne :
« Ce n’était pas obligatoire, ce n’était pas une journée de deuil national. Mais nous avons déprogrammé les émissions de divertissement et les séries télévises, par exemple. Nous avons préféré diffuser des documentaires et des films classiques.

Et bien sûr, nous en avons beaucoup parlé dans nos journaux. C’étaient notre contribution à ce jour triste. »
Les autres chaînes, dont les programmes sont centrées sur le divertissement, ont eu plus de difficultés. C'est ce qu'explique le porte-parole de 2x2, connue pour avoir failli être fermée suite aux accusations de racisme d’un groupe extrémiste russe concernant le dessin animé South Park, qu'elle diffusait :
« Nous ne sommes pas d’accord avec ces types, qui nous appellent le canal extrémiste. Ils ne représentent pas l’Eglise orthodoxe. C’est pourquoi nous avons bien volontiers modifié nos programmes. »
Muz-TV choisit de diffuser la mire

Ainsi, les séries South Park, Futurama et Adult Swim ont été déplacées :
« Les autres, nous ne pouvions pas les déplacer – sinon, la chaîne aurait été fermée pour toute la journée. Ce n’est pas possible. Mais je crois que en déplaçant les programmes qui nous rapportent le plus de publicité, nous avons montré que nous aussi, nous avons du chagrin. »

D'autres chaînes ont fait des choix plus radicaux, préférant diffuser une mire (Muz-TV, la chaîne musicale russe) ou simplement déplacer les annonces.

Au final, aucune chaîne de télé n’a échappé aux démonstrations de deuil. Sur la Toile, en revanche, la vie a suivi son cours. Le net russe, toujours vivant, était prêt à offrir aux gens tout ce qu’ils souhaitaient – la peine pour les orthodoxes, ou le divertissement pour tous ceux qui sont fatigués de pleurer et qui ne veulent pas rester toute la journée sans s'informer.

Tania Kopalkina

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