lundi 8 décembre 2008

Obsèques d'Alexis II mardi dans la cathedrale du Christ-Sauveur

le fil rouge L’office des morts du patriarche de Moscou et de toutes les Russies, Alexis II, aura lieu mardi dans le cathédrale du Christ-Sauveur. C’est ce qu’annonce L’Echo de Moscou. La cérémonie commence à huit heures demain matin.

Les mesures de securité autour de l'édifice ont été renforcées. Alexis II sera enterré à la cathédrale Bogoyavlenskii, là où il souhaitait reposer. Les travaux de préparation de sa tombe sont terminées.

Il reste donc une journée aux Russes pour dire adieu au patriarche. Depuis samedi, plus de 50 000 personnes lui ont rendu hommage dans la cathédrale du Christ-Sauveur.

Après la cérémonie, les pontes de l'église orthodoxe russe se réuniront en synode, afin d'élire leur nouveau représentant.
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Mort d'un officier dans l'incendie de l'escorteur Neoukrotimii

le fil rouge Un officier est mort dans l’incendie de l’escorteur Neoukrotimii, l'un des navires de de la flotte de la Baltique ce lundi. C’est ce qu’annonce le service de presse de la marine de guerre.

Le feu a pris dans une des pièces du bâtiment. Le Neoukrotimii se trouvait à du quai, dans la ville Baltiisk. Le commandement de la flotte a lancé une enquête pour déterminer l'origine du sinistre. Lire la suite

Les communistes de Saint-Pétersbourg veulent canoniser Staline

La petite église orthodoxe de Strelna, dans la banlieue de Saint-Pétersbourg, a accueilli oeuvre d'art d'un goût discutable : une icône représentant Staline à côté de sainte Matrona de Moscou. C'est le doyen de l'église, le prêtre Evstafi, qui l'a accrochée à l'intérieur.

Les autorités ecclésiastiques n'ont pas tardé à réagir et ont fait retirer le "petit père des peuples" des murs de l'édifice. Face aux critiques, le prêtre a annoncé qu'il allait renoncer à exercer.

L'icône a été commandée par Alexandre Evseev, un businessman. Elle montre la rencontre de Joseph Staline avec la bienheureuse Matrona de Moscou, censée avoir eu lieu à l'automne 1941, quelques mois après le début de l'invasion nazie.

La sainte aurait conseillé à Staline de rester à Moscou, alors que les Allemands étaient aux portes de la ville, et lui aurait prédit la victoire du peuple russe.

"J'ai commandé cette icône parce que pour moi, Staline est un grand homme politique qui a gagné la guerre contre les nazis et créé l'Union soviétique", a expliqué à l'AFP Alexandre Evseev. L'homme dit l'avoir offerte en témoignage "de l'amour et du respect" qu'il ressent pour ce lieu de culte et son prêtre Evstafi.

"On a canonisé Nicolas II, pourquoi pas Staline ?"

Mais l'histoire ne s'arrête pas là : les communistes de Saint-Pétérsbourg ont proposer d'aller encore plus loin, en canonisant Staline.

Pour Véronika Klinovitskaya, attaché de presse des communistes de Saint Pétérbourg, rien de saugrenu dans l'idée de faire de Joseph Vissarionovitch Djougachvili (le vrai nom de Staline) un saint :
"Nous avons pris cette décision pendant la réunion du comité central, parce que nous souhaitons répondre à une demande de la société.

C'est vrai que notre parti était pendant soixante-dix ans celui des athées. Mais désormais, nous nous revenons aux sources du marxisme-léninisme, quand les communistes étaient extrêmement tolérants. Nous avons même dans notre bureau une reproduction de cette icône."

Et les répressions sanglantes menées par Staline pendant son règne à la tête de l'URSS ?
" Les répressions, c’était une nécessité, il n'avait pas le choix. Tout le monde parle des répressions, mais c’est lui qui a réussi à amener le pays à un niveau extraordinaire. Sous Staline, la Russie comptait.

On avait tellement des succès en science, notre niveau de développement dépassait celui des pays occidentaux. C'est sous Staline que nous avons lancé Spoutnik [le premier satellite artificiel, ndlr].

Le plus important, c'est la Seconde Guerre mondiale : c’est Staline qui a arrêté Hitler. Et puis on a canonisé Nicolas II, qui a aussi commis des meurtres, alors pourquoi pas Staline ?"

"On avait peur de nous."

La demande a cependant peu de chances de convaincre les responsables de l'église orthodoxe, comme le rappelle Novyé Izvestia, dans un article repris par Courrier international. L'archiprêtre Mikhaïl Ardov, supérieur de l'église du Saint-Tsar-martyr-Nicolas à Moscou, y explique :
"Ces demandes de canonisation et tout ce que nous voyons à la télé, ces personnes âgées qui vont manifester en brandissant à la fois des portraits de Staline et des icônes orthodoxes sont affolantes. Elles sont le signe que les gens ont complètement perdu le sens des réalités."

La réaction de Veronika Klinovitskaya montre que la nostalgie envers le régime soviétique reste vivace, et témoigne de l'attachement des Russes à l'idée d'un Etat fort. Véronika Klinovitskaya rappelle que la Russie était La Sixième Partie du monde (titre d'un film de Dziga Vertov, en référence à la superficie du pays) : "On avait peur de nous."

Certes, la popularité du dirigeant soviétique est un peu en baisse depuis la fin 2007, selon le centre sociologique de Levada). Selon leurs derniers données, il peut compter sur 39% de symphatisants, contre 53% en 2003.

Mais Staline reste une figure-clé dans le débat public russe. Au printemps 2008, la chaîne d’Etat Rossiya a lancé le projet "L'homme de la Russie. Le choix historique". Les internautes doivent choisir la pérsonnalité historique la plus populaire et la plus symbolique, celle qui incarne le mieux la Russie.

Le concours a fait scandale quand, au milieu de l’été, Staline a pris la première place du classement. Aujourdhui, il reste parmi les premiers (le vote se termine bientôt).

Ce sont surtout les jeunes, n'ayant pas vécu au temps de l'URSS et ne connaissant pas grande chose sur la vie soviétique, qui ont voté pour Staline. Ils savent seulement ce qui est inscrit dans les nouveaux manuels d'histoire, dans lesquels Staline apparaît comme "un manager efficace", la répression étant considérée comme "l'instrument du développement du pays".

Olga Alissova

Photo de Mikhaïl Bakhman. Le prêtre Evstafi avec l'icône de Sainte Matrona de Moscou.
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Pas de "Marche russe" pour les nationalistes le 12 décembre

le fil rouge Les organisations nationalistes ont decidé d'annuler la "Marche russe" prévue à Moscou le 12 décembre. C'est ce qu'annonce l’agence Interfaks.

Dmitrii Demoushkin, leader de l’Union Slavyanskii, a expliqué que cette décision a été prise à la demande d’Aleksandr Belov, leader du mouvement contre l’immigration illégal.

La Marche russe devait se tenir le jour anniversaire de l'entrée de vigueur de la constitution russe, sur le boulevard Ckhistoprudnii.
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Alexandrov : « Les écrivains russes sont plus libres que les journalistes »


Deux des plus importants événements de la saison littéraire russe viennent de se dérouler. Vladimir Makanine, écrivain russe très connu, vient de remporter le prix Grand livre avec son roman Asan, tandis que c'est le jeune auteur Mikhaïl Elizarov qui a été primé par le jury du prix Booker russe pour son roman Le Bibliothécaire.

Au-delà de la qualité des ouvrages primés, cette sélection révèle qu'en Russie, il est bien plus facile de s'exprimer dans les pages d'un livre que dans les colonnes d'un journal.

Les deux livres qui ont été décernés sont très différents. Asan est un ouvrage qui aborde la seconde guerre de Tchétchénie (qui début en 1999), Le Bibliothécaire évoque les fans de l'écrivain soviétique Mikhail Gromov. Cependant, les critiques relèvent une similitude entre ces romans : ils seraient tous les deux aussi mal écrits.

"Le Bibliothécaire, de Elizarov, est écrit dans une langue effacée et morte", estime la critique Maia Kutcherskaya. Quant à Asan, son collègue Nikolai Alexandrov considère que le livre manque de créativité. Le jury a selon lui reconnu avant tout "une grande importance sociale" au travail de Makanine.

Nikolai Alexandrov parle désormais de "politique littéraire" en matière de remise de prix. Nous avons souhaité lui demander ce qu'il pensait de l'évolution de la scène littéraire russe. L'écrivain russe peut-il toujours écrire ce qu'il veut ?

Qu'appelez-vous par "politique littéraire" et que voulez-vous exprimer par là ?

С'est la tentative d'évaluer la littérature sous l'aspect de l'importance sociale et non pas de la valeur artistique. Si nous prenons l'exemple du prix Grand Livre, décerné à "Asan", les jurés ont été écrasés par l'importance du prix, ce qui a déterminé le résultat du vote.

Le jury commence par se demander "qu'est-сe qu'un grand livre ?" Ils s'orientent alors sur les attentes du public mais non pas sur le texte lui-même. Bien sûr, ce n'est pas bien.

Mais cette politique littéraire existe aussi en France où les prix récompensent aussi des maison d'édition. Au moins, là-bas, on sait qu'elles ont une influence. Ce phénomène peut également être observé en Russie.

Nous avons vu comment les grandes maisons d'édition comme Ast, Azbuka et Eksmo ont mis en avant leurs écrivains. Pour elles, la lutte a déjà commencé. Mais jusqu'à présent il n'y a pas encore de lobbying sur les membres du jury, ou d'autres pressions de ce genre.

Existe-t-il un sujet à ce qui est mieux de ne pas écrire ?

Il y a bien sûr des sujets sensibles, comme la violence, le trafic de drogues. On se souvient de la fermeture de la maison d'édition Ultrakultura, de Ilia Kormiltsev, qui publiait beaucoup de livres sur ces thèmes, ainsi que des ouvrages plus politiques (ce sont les services de lutte anti-drogues qui ont obtenu la fermeture de Ultrakultura, connue pour publier des oeuvres anticormistes, ndlr).

Il faut quand même relever que Vladimir Makanine écrit librement sur la guerre en Tchétchénie. Je pense qu'aujourd'hui la littérature est plus libre que les médias. Le critique littéraire Lev Danilkin affirme, non sans raison, que les années 90 en Russie ont été mieux décrites par les livres que par la presse.

Y a-t-il des pressions du gouvernement sur la littérature?

La censure du gouvernement n'existe pas. Il y a des pressions des fonctionnaires et des entreprises, mais le gouvernement s'ingère rarement dans la littérature. Les éditeurs sont très libres, n'importe quel écrivain est plus libre qu'un journaliste.

L'assassinat d'Anna Politkovskaya l'illustre bien. Quand un journaliste menace les intérêts des fonctionnaires ou des hommes d'affaires, il est en danger. Il y a des exemples dans le monde entier.

Les écrivains peuvent quant à eux publier un auteur comme Vladimir Sorokine. Dans son dernier livre, Sugar Kremlin, la satire est à peine dissimulée par des pseudonymes tout à fait reconnaissables. Rien ne se masque.

A l'époque soviétique, de tels livres n'auraient jamais été publiés mais maintenant c'est possible. Valeri Panyushkin publie ainsi un livre décrivant la chute de l'oligarque Mikhail Khodorkovski (emprisonné depuis 2004 pour vol et évasion fiscale, ndlr). Il a travaillé dans la revue New Times, sans être inquiété.

Le cas d'Edouard Limonov [fondateur du Parti national-bolchévique, ndlr] est différent. Ses livres sont imprimés, mais ses activités politiques sont interdites. Il appelle à la rébellion armée, c'est un autre combat.

Photos : Nikolai Alexandrov (Irina Vaague/Moscou89).

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