dimanche 14 décembre 2008

L'équipe de Moscou89


Pour en savoir plus sur les étudiants qui ont tenu le blog Moscou89, une série de petits autoportraits sensibles.

Olga Alissova, 21 ans

J'ai fait mes études à la faculté d'histoire. J'ai travaillé avec des journalistes français comme fixeur, et le métier de journaliste m'a vraiment passionné. Le sujet qui m'intéresse le plus, en tant que journaliste et historienne, c'est l'immigration. Le métissage culturel et linguistique, et la naissance d'une nouvelle culture et une autre identité, voilà ce qui m'attire le plus.
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Je voudrais tourner un documentaire sur les villages russes, qui disparaissent, et aussi faire un film sur la période de la perestroika, le temps de mon enfance, le temps des espoirs et de la liberté qui était dans l'air; malgré la misère omniprésente. Mes écrivains préférés sont Léon Tolstoï et Anton Tchekhov, c'est eux qui, pour moi, expriment le mieux l'essence de la vie russe.

Olga Cherednichenko, 22 ans

Actuellement étudiante à la faculté de journalisme de l'université d'Etat de Moscou, je travaille aussi comme rédactrice à la télévision, pour lachaîne TNT. J'écris les articles, dans tous les genres et styles, je prepare des revues de presse, et il m'arrive de participer aux tounages ou d'écrire des scenatios.

Avant, j'ai travailé comme attachée de presse avec des artistes et des musiciens russes; et je connais bien le show-business russe. Mais mon centre d'interêt principal, c'est la littérature, le cinéma et le journalisme français, que je connais un peu. Cette année; j'ai réalisé un projet passionnant : un guide touristique personnalisé sur Paris et ses environs.

Elena Goutkina, 21 ans

Je fais mes études à la faculté du journalisme de l’université d’Etat de Moscou. J'ai travaillé dans les journaux Rodnaya Gazeta et Krestianskie Vedomosti. L'été 2005, j’ai travaillé à l'agence russe d’Information Internationale RIA Novosti (pour la rubrique de culture) et à l'été 2006, au lenta.ru (pour la rubrique d’informations).

J’ai aussi été journaliste musicale pour le site A1 News. Je m’intéresse à la musique: j’écris des critiques, des reportages, des articles. Mais aussi au cinéma : je tiens la rubrique « Cinéma et musique » sur le site musical Jamsession.

Je m’intéresse aussi à la géopolitique et à la politique russe et française. Je dessine et je voudrais publier mes caricatures dans les médias generalistes, notamment des journaux comme Charlie Hebdo ou Le Canard Enchainé.

Youlia Ibragimova, 24 ans

Le journalisme est apparu dans ma vie de façon subite, mais durable ! J'ai suivi des études de langues avant de changer complètement de cursus. Et voila une blonde anomalie, à l'esprit libertaire, trop curieuse parfois et s'interessant à la politique, la sociologie, la culture contemporaine et les mouvements de jeunesse.

La presse ecrite est, à mon avis, en train de mourir; et j'aime bien etre au courant de toutes les nouveautés, voila pourquoi je n'ai eu aucun doute quand j'ai choisi le web-journalisme. La possibilité de tout faire moi-même, par exemple de la vidéo sans l'aide d'un caméraman et d'un moteur, m'enthousiasme vraiment.

Bref, cette profession est plutôt pour moi une mode de vie, une curiosité pour le monde qui nous entoure, à l'extérieur et à l'intérieur de la Russie. Je veux vivre au rythme de l'actualité.

Tatiana Kopalkina, 21 ans

Etudiante en journalisme à l'université d'Etat de Moscou, j'ai une vraie passion pour les langues étrangères. J'en parle quatre (anglais, français, italien, espagnol) et j'essaie en permanence de les perfectionner. Rédactrice pour l'émission d'information de la chaîne russe NTV, j'essaie aussi de chercher des angles originaux dans la façon d'aborder l'actualité. J'aime également faire des photos, communiquer avec des gens des pays voisins, et passer mon temps libre avec mes amis.

Daria Krayushkina, 21 ans

Etudiante de la faculté de journalisme de l'université d'Etat de Moscou, je pratique le journalisme intérnational. J'ai fait plusieurs stages à la télévision, par exemple à Vesti-24 ou à France 2, et j'ai compris que la télévision était l'un des domaines les plus intéressants du journalisme. Mais Internet m'attire aussi, comme un lieu ou se réunissent tous les médias.

Je me suis intéressé par la politique et la culture, par les relations humaines. Je voudrais bien filmer une série d'emissions sur le développement de la culture russe en France. En effet, le journalisme ajoute à ma vie des nouvelles couleurs et l'enrichit pde nouvelles connaissances.

Kristina Sarkisian, 23 ans

J'ai fait mes études à l'université de la télévision et de la radio, et j'ai été toujours passionnée par la télé. J'ai travaille sur la chaîne VKT, où j'étais présentatrice du talk-show "Fleshka". Sur NTV j'étais rédactrice des programmes politiques "K barrieru" et "Dimanche soir avec Vladimir Soloviev".

Je continue à travailler comme rédacteur sur le terrain, et j'écris des articles pour le magazine "Viprussia". Pour moi, c'est très intéressant de faire les reportages avec des stars et des hommes célèbres. Mais la vie des gens pauvres et les problèmes sociaux m'intéressent aussi.

Irina Vaague, 22 ans

Etudiante à la faculté de journalisme de l`université d`Etat de Moscou, je travaille aussi sur la chaîne Kultura comme journaliste pour une émission littéraire. Je m`intérresse beaucoup au web et aux sujets culturels russes et français. Dans quelques années, j'aimerais créer une emission pour les jeunes qui s`intéressent à l'art.

Anastassia Valeeva, 21 ans

Je suis étudiante de l’université d’Etat de Moscou, au Centre franco-russe de journalisme. J’ai aussi étudié l’histoire de la civilisation française au collège universitaire de Moscou. A la sortie de l'université, je vourais devenir une journaliste intérnational. C'est pourquoi j'ai choisi de m'intéresser à la France. J’aime bien la radio (j’ai travaillé à la radio Echo de Moscou, et à la radio regionale dans ma ville natale), mais j’aime aussi écrire des articles, des dépêches, faire des interviews et des reportages. Mes occupations préfèrées ? La lecture, les voyages et la communication.

Alevtina Vokroche, 21 ans

Cette année, je finis la faculté de journalisme de l’Université d''Etat de Moscou. Je suis journaliste de presse écrite, k’ai fait des stages à l'agence Itar-Tass, au quotidien Novaya Gazeta, à Moskovskaya Pravda et à Russky Reportere. Je m’intéresse à la politique et aux problèmes sociaux. J'aime rencontrer les gens et raconter leurs histoires.

Je m’intéresse au folklore russe et aux relations interculturelles. Dans mon métier, j’apprécie le rythme des évènements, la nouveauté permanente, la réaction rapide, les nouvelles découvertes. Je préfère faire des réportages et des interviews, mais je rêve de réaliser ma première grande enquête.


Vitali Ziusko

A la fin de mes études au CFRJ, j'ai compris qu'en Russie, il n'y avait pas vraiment de web-journalisme, mais plutôt des sites conçus comme des suppléments à des titres de presse écrite Et je compte bien pallier ce manque à l'avenir, en participant à un vrai web journal pour les jeunes, ouvert sur la culture mondiale.

Mon idée, c'est que je suis "un citoyen du Monde": nous sommes au XXIe siècle, celui de l'Information ! Et Internet nous à de supprimer les frontières établies…

Je me suis passionné pas la littérature pour enfants et par la BD. Je voudrais tourner une série de documentaires sur les illustrateurs soviétiques, qui ont fait école dans le monde de l'illustration au XXe siècle.

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Les rassemblements de l'opposition avortés par la police


(De Moscou) En plein centre de Moscou, ce dimanche, il suffisait de crier le mot "Liberté" pour se faire embarquer par les policiers. Il n'y avait pourtant que 150 manifestants de la coalition "L'Autre Russie" sur la place Trioumfalnaïa. Récit d'une journée de manifestations à Moscou, révélatrice la difficulté de protester dans la Russie actuelle.

Cette année encore, la "Marche du désaccord" n'avait pas été autorisée par la mairie malgré les démarches patientes entreprises par ses organisateurs.

Mais les opposants tenaient à célébrer l'action, il y a presque deux cent ans jour pour jour, des "décembristes" qui exigeiant, à la mort du tsar Alexandre Ier, l’adoption d'une constitution. Deux siècles après, il n'est toujours pas simple de protester. (Voir la vidéo)




Vers 14 heures, les manifestants affluent vers la place, mais celle-ci est déjà encerclée par la police anti-émeutes. Les policiers commence rapidement les arrestations. Environ une cinquantaine d'officiers à la retraite, y compris le président de l'Union des officiers soviétiques, le général Alexeï Fomine, qui voulaient prendre part à la manifestation, sont interpellés.

Les jeunes poutiniens manifestent depuis le toit d'un immeuble

Les activistes du mouvement de la jeunesse poutinienne "La Russie jeune" sont aussi de la partie, investissant le toit de l’édifice voisin de la Philarmonie de Moscou, criant des slogans hostiles, allumant des fumigènes et éparpillant des tracts accusant les Etats-Unis de tous les malheurs de monde, à commencer par la crise économique.


Les policiers ne se montrent pas beaucoup plus aimables avec les femmes, les embarquant en les tirant par les cheveux. Des policiers en civil mêlés à la foule s'attaquent aux caméras des journalistes et exigent des accréditations imaginaires.

Un groupe de quatre personnes âgées se retrouve coincé entre le cordon de police et l'immeuble de la Philarmonie. Un vieux avec une barbe digne de Tolstoï lance:

"Ça changera quand la crise éclatera, tout va changer avec ce pouvoir, les gens sortiront dans la rue".

Un autre, un intellectuel moustachu, explique que même du temps de l'URSS, il y avait plus de libertés, et qu'au moins, il y avait de travail : "Maintenant, il n'y a pas ni l’un ni l’autre." Tout à coup, un "omonovets" (policier anti-émeutes) décide de l'embarquer.

L'opération "Pouchkine contre Poutine" tourne court elle aussi

Au final, à Moscou comme à Saint-Petersbourg où L'Autre Russie comptait aussi défiler, la manifestation a été dispersée sans avoir vraiment commencé, près de 90 participants étant arrêtés par la police.

Pendant ce temps, place Pouchkine, près du monument du "soleil de la poésie russe", les partisans d’un autre mouvement d’opposition, "Nous", s'étaient pour une opération "Pouchkine contre Poutine". Ils étaient une dizaine, livres en main pour lire à haute voix les poèmes du poète russe. Mais avant même de terminer la lecture du deuxième texte, la police est intervenue pour les arrêter et les conduire au commissariat.

Un peu plus loin, une trentaine des jeunes "natzbols" [opposants radicaux du Parti national-bolchévique d'Edouard Limonov, ndlr] tentaient d'entrer dans le Kremlin, scandant "Nous allons vous faire aimer la Constitution". Ils ont subi le même sort: tabassage par la police et arrestations.

"Nous avons besoin de l’Autre Russie!"

En fait, la seule action menée à bien était spontanée. La police n'étant pas parvenue à intervenir à temps, et un défilé a pu se tenir entre la gare Paveletskiy et la place Sérpoukhovskaya. Presque 150 manifestants ont scandé :

"Nous avons besoin de l’Autre Russie!", "C’est notre ville!", "Liberté pour les prisonniers politiques!"


L’action était si imprévue et s'est déroulée si vite que Gari Kasparov, fondateur du Front civique unifié et l'une des figures de la coalition L'Autre Russie, n'est pas arrivé à temps pour s'y joindre. Quant à Edouard Limonov, il a lui été arrêté en chemin.

Ce dimanche, Moscou était quadrillé par la police. Si l'on compare le déroulement de ces actions aux précédentes marches organisées par les opposants ces dernières années, la situation semble s'être dégradée: le pouvoir donnant un nouveau tour de vis. A mille lieux de l’image plus libérale de nouveau président Dimitri Medvedev, qui a succédé à Vladimir Poutine à l'issue de son second mandat, ce dernier prenant le poste de Premier ministre.



Photo : Photos : Policiers autour du lieu de la manifestation - Jeunes poutiniens sur le toit de la Philarmonie - Un manifestant entouré de policiers (O. Alissova/H. Goutkina).

&9658; Le blog des étudiants du Centre franco-russe de journalisme à Moscou.
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