dimanche 7 décembre 2008

Pour organiser sa marche, l'opposition à Poutine soigne ses démarches

Le 1er décembre, la mairie de Moscou a reçu deux demandes de manifestations : le 12, journée de la Constitution, les nationalistes sortiront dans les rues pour « La marche russe ». Et le 14, c'est l'opposition qui défilera pour « La marche des désaccords ».

Cette dernière date a été choisi en référence au 14 décembre 1825, date de la revolte des décabristes sur la place « Senatskaya », à Saint-Pétersbourg - tentative malheureuse de révolte contre le tsar Nicolas Ier, et pour la création d'une Constitution.

« La veille, nous avons passé la nuit devant la mairie, pour étre les premiers et ne pas donner aux autorités un prétexte pour nous refuser l'autorisation », raconte Alexandre Averine, porte-parole de Nazboli. Délégué permanent, Averine a l'habitude de ces démarches.
« On nous a déjà refusé l'autorisation de défiler parce que la place était déjà prise par des mouvements de jeunesse pro-Kremlin, comme « Nachi » ou « La jeune garde ». Une fois, ils ont sorti notre représentant par la force. Bien sûr, au jour dit, il ne se passe rien.»

En moyenne, les manifestations de l'opposition reunissent près de 2 000 personnes. Cette fois, les organisations attendent plus de participants, à cause de la crise economique et de la proposition d'allonger le mandat du President et Parlement par une réforme constitutionnelle.

L’administration moscovite refuse aussi d’approuver le parcours de la marche : la place du Triomphe, la rue Tverskaya, la place de la Revolution -les endroits les plus symobliques et les plus populaires de la capitale. Edouarde Glesine, un des sept coordinateurs moscovites du mouvement « Oborona » (en accord avec leurs règles internes, ils n‘ont pas de leader désigné) explique :
« Le seul quai Tarasa Schevtchenko ne nous suffit pas. Le Parti communiste a fêté le 7 novembre rue Tverskaya et place Teatralinaya. Les « Nachi » ont protesté le 2 novembre devant l’ambassade américaine. Il est évidant que les autorites cherchent à nous mettre des bâtons dans les roues par tous les moyens »
Depuis le 16 décemdre 2006, quand a eu lieu la première « Marche des desaccords » à Moscou, près de vingt actions se sont déroulées dans les grandes villes russes.

Parmi les slogans : « Nous avons besoin de L’autre Russie », « La Russie sans Poutine », « Non à l’Etat policier », « A bas le pouvoir des policiers ». La plupart de ces actions était interdites par les autorités, et s'accompagnait de nombreuses arrestations, réalisées par les Omon (des brigades de police spéciales). Souvent, les activistes ne parvenaient même pas à attenidre la place de la marche, interpellés par la police sur le chemin.

Sur ses sites ’Internet, l’opposition récolte des fonds en communiquant des numéros de compte bancaire à créditer, propose d'imprimer des tracts et des affiches, et publient des conseils sur la conduite à tenir avec les Omon et les bons réflexes à avoir en cas d’arrestation : "Si un policier vous arrête, vous avez le droit d'exiger son attestation de service et des explications sur les motifs d'arrestation."

La « Marche des desaccords » a été créé en 2006 et réunit plusieurs organisations et mouvements politiques dirigés par les liberaux russes, dont :
Kasparov et Limonov se sont dit prêts à rencontrer le maire, Loujkov, pour discuter. Mais si leurs démarches échouent, ils promettent de se passer de l'accord du gouvernement pour défiler.

Photos: La marche des desaccords - Arrestation d'un activites - Des participants à la marche (à gauche, Garri Kasparov) (nazbol.ru)

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