dimanche 14 décembre 2008

L'équipe de Moscou89


Pour en savoir plus sur les étudiants qui ont tenu le blog Moscou89, une série de petits autoportraits sensibles.

Olga Alissova, 21 ans

J'ai fait mes études à la faculté d'histoire. J'ai travaillé avec des journalistes français comme fixeur, et le métier de journaliste m'a vraiment passionné. Le sujet qui m'intéresse le plus, en tant que journaliste et historienne, c'est l'immigration. Le métissage culturel et linguistique, et la naissance d'une nouvelle culture et une autre identité, voilà ce qui m'attire le plus.
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Je voudrais tourner un documentaire sur les villages russes, qui disparaissent, et aussi faire un film sur la période de la perestroika, le temps de mon enfance, le temps des espoirs et de la liberté qui était dans l'air; malgré la misère omniprésente. Mes écrivains préférés sont Léon Tolstoï et Anton Tchekhov, c'est eux qui, pour moi, expriment le mieux l'essence de la vie russe.

Olga Cherednichenko, 22 ans

Actuellement étudiante à la faculté de journalisme de l'université d'Etat de Moscou, je travaille aussi comme rédactrice à la télévision, pour lachaîne TNT. J'écris les articles, dans tous les genres et styles, je prepare des revues de presse, et il m'arrive de participer aux tounages ou d'écrire des scenatios.

Avant, j'ai travailé comme attachée de presse avec des artistes et des musiciens russes; et je connais bien le show-business russe. Mais mon centre d'interêt principal, c'est la littérature, le cinéma et le journalisme français, que je connais un peu. Cette année; j'ai réalisé un projet passionnant : un guide touristique personnalisé sur Paris et ses environs.

Elena Goutkina, 21 ans

Je fais mes études à la faculté du journalisme de l’université d’Etat de Moscou. J'ai travaillé dans les journaux Rodnaya Gazeta et Krestianskie Vedomosti. L'été 2005, j’ai travaillé à l'agence russe d’Information Internationale RIA Novosti (pour la rubrique de culture) et à l'été 2006, au lenta.ru (pour la rubrique d’informations).

J’ai aussi été journaliste musicale pour le site A1 News. Je m’intéresse à la musique: j’écris des critiques, des reportages, des articles. Mais aussi au cinéma : je tiens la rubrique « Cinéma et musique » sur le site musical Jamsession.

Je m’intéresse aussi à la géopolitique et à la politique russe et française. Je dessine et je voudrais publier mes caricatures dans les médias generalistes, notamment des journaux comme Charlie Hebdo ou Le Canard Enchainé.

Youlia Ibragimova, 24 ans

Le journalisme est apparu dans ma vie de façon subite, mais durable ! J'ai suivi des études de langues avant de changer complètement de cursus. Et voila une blonde anomalie, à l'esprit libertaire, trop curieuse parfois et s'interessant à la politique, la sociologie, la culture contemporaine et les mouvements de jeunesse.

La presse ecrite est, à mon avis, en train de mourir; et j'aime bien etre au courant de toutes les nouveautés, voila pourquoi je n'ai eu aucun doute quand j'ai choisi le web-journalisme. La possibilité de tout faire moi-même, par exemple de la vidéo sans l'aide d'un caméraman et d'un moteur, m'enthousiasme vraiment.

Bref, cette profession est plutôt pour moi une mode de vie, une curiosité pour le monde qui nous entoure, à l'extérieur et à l'intérieur de la Russie. Je veux vivre au rythme de l'actualité.

Tatiana Kopalkina, 21 ans

Etudiante en journalisme à l'université d'Etat de Moscou, j'ai une vraie passion pour les langues étrangères. J'en parle quatre (anglais, français, italien, espagnol) et j'essaie en permanence de les perfectionner. Rédactrice pour l'émission d'information de la chaîne russe NTV, j'essaie aussi de chercher des angles originaux dans la façon d'aborder l'actualité. J'aime également faire des photos, communiquer avec des gens des pays voisins, et passer mon temps libre avec mes amis.

Daria Krayushkina, 21 ans

Etudiante de la faculté de journalisme de l'université d'Etat de Moscou, je pratique le journalisme intérnational. J'ai fait plusieurs stages à la télévision, par exemple à Vesti-24 ou à France 2, et j'ai compris que la télévision était l'un des domaines les plus intéressants du journalisme. Mais Internet m'attire aussi, comme un lieu ou se réunissent tous les médias.

Je me suis intéressé par la politique et la culture, par les relations humaines. Je voudrais bien filmer une série d'emissions sur le développement de la culture russe en France. En effet, le journalisme ajoute à ma vie des nouvelles couleurs et l'enrichit pde nouvelles connaissances.

Kristina Sarkisian, 23 ans

J'ai fait mes études à l'université de la télévision et de la radio, et j'ai été toujours passionnée par la télé. J'ai travaille sur la chaîne VKT, où j'étais présentatrice du talk-show "Fleshka". Sur NTV j'étais rédactrice des programmes politiques "K barrieru" et "Dimanche soir avec Vladimir Soloviev".

Je continue à travailler comme rédacteur sur le terrain, et j'écris des articles pour le magazine "Viprussia". Pour moi, c'est très intéressant de faire les reportages avec des stars et des hommes célèbres. Mais la vie des gens pauvres et les problèmes sociaux m'intéressent aussi.

Irina Vaague, 22 ans

Etudiante à la faculté de journalisme de l`université d`Etat de Moscou, je travaille aussi sur la chaîne Kultura comme journaliste pour une émission littéraire. Je m`intérresse beaucoup au web et aux sujets culturels russes et français. Dans quelques années, j'aimerais créer une emission pour les jeunes qui s`intéressent à l'art.

Anastassia Valeeva, 21 ans

Je suis étudiante de l’université d’Etat de Moscou, au Centre franco-russe de journalisme. J’ai aussi étudié l’histoire de la civilisation française au collège universitaire de Moscou. A la sortie de l'université, je vourais devenir une journaliste intérnational. C'est pourquoi j'ai choisi de m'intéresser à la France. J’aime bien la radio (j’ai travaillé à la radio Echo de Moscou, et à la radio regionale dans ma ville natale), mais j’aime aussi écrire des articles, des dépêches, faire des interviews et des reportages. Mes occupations préfèrées ? La lecture, les voyages et la communication.

Alevtina Vokroche, 21 ans

Cette année, je finis la faculté de journalisme de l’Université d''Etat de Moscou. Je suis journaliste de presse écrite, k’ai fait des stages à l'agence Itar-Tass, au quotidien Novaya Gazeta, à Moskovskaya Pravda et à Russky Reportere. Je m’intéresse à la politique et aux problèmes sociaux. J'aime rencontrer les gens et raconter leurs histoires.

Je m’intéresse au folklore russe et aux relations interculturelles. Dans mon métier, j’apprécie le rythme des évènements, la nouveauté permanente, la réaction rapide, les nouvelles découvertes. Je préfère faire des réportages et des interviews, mais je rêve de réaliser ma première grande enquête.


Vitali Ziusko

A la fin de mes études au CFRJ, j'ai compris qu'en Russie, il n'y avait pas vraiment de web-journalisme, mais plutôt des sites conçus comme des suppléments à des titres de presse écrite Et je compte bien pallier ce manque à l'avenir, en participant à un vrai web journal pour les jeunes, ouvert sur la culture mondiale.

Mon idée, c'est que je suis "un citoyen du Monde": nous sommes au XXIe siècle, celui de l'Information ! Et Internet nous à de supprimer les frontières établies…

Je me suis passionné pas la littérature pour enfants et par la BD. Je voudrais tourner une série de documentaires sur les illustrateurs soviétiques, qui ont fait école dans le monde de l'illustration au XXe siècle.

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Les rassemblements de l'opposition avortés par la police


(De Moscou) En plein centre de Moscou, ce dimanche, il suffisait de crier le mot "Liberté" pour se faire embarquer par les policiers. Il n'y avait pourtant que 150 manifestants de la coalition "L'Autre Russie" sur la place Trioumfalnaïa. Récit d'une journée de manifestations à Moscou, révélatrice la difficulté de protester dans la Russie actuelle.

Cette année encore, la "Marche du désaccord" n'avait pas été autorisée par la mairie malgré les démarches patientes entreprises par ses organisateurs.

Mais les opposants tenaient à célébrer l'action, il y a presque deux cent ans jour pour jour, des "décembristes" qui exigeiant, à la mort du tsar Alexandre Ier, l’adoption d'une constitution. Deux siècles après, il n'est toujours pas simple de protester. (Voir la vidéo)




Vers 14 heures, les manifestants affluent vers la place, mais celle-ci est déjà encerclée par la police anti-émeutes. Les policiers commence rapidement les arrestations. Environ une cinquantaine d'officiers à la retraite, y compris le président de l'Union des officiers soviétiques, le général Alexeï Fomine, qui voulaient prendre part à la manifestation, sont interpellés.

Les jeunes poutiniens manifestent depuis le toit d'un immeuble

Les activistes du mouvement de la jeunesse poutinienne "La Russie jeune" sont aussi de la partie, investissant le toit de l’édifice voisin de la Philarmonie de Moscou, criant des slogans hostiles, allumant des fumigènes et éparpillant des tracts accusant les Etats-Unis de tous les malheurs de monde, à commencer par la crise économique.


Les policiers ne se montrent pas beaucoup plus aimables avec les femmes, les embarquant en les tirant par les cheveux. Des policiers en civil mêlés à la foule s'attaquent aux caméras des journalistes et exigent des accréditations imaginaires.

Un groupe de quatre personnes âgées se retrouve coincé entre le cordon de police et l'immeuble de la Philarmonie. Un vieux avec une barbe digne de Tolstoï lance:

"Ça changera quand la crise éclatera, tout va changer avec ce pouvoir, les gens sortiront dans la rue".

Un autre, un intellectuel moustachu, explique que même du temps de l'URSS, il y avait plus de libertés, et qu'au moins, il y avait de travail : "Maintenant, il n'y a pas ni l’un ni l’autre." Tout à coup, un "omonovets" (policier anti-émeutes) décide de l'embarquer.

L'opération "Pouchkine contre Poutine" tourne court elle aussi

Au final, à Moscou comme à Saint-Petersbourg où L'Autre Russie comptait aussi défiler, la manifestation a été dispersée sans avoir vraiment commencé, près de 90 participants étant arrêtés par la police.

Pendant ce temps, place Pouchkine, près du monument du "soleil de la poésie russe", les partisans d’un autre mouvement d’opposition, "Nous", s'étaient pour une opération "Pouchkine contre Poutine". Ils étaient une dizaine, livres en main pour lire à haute voix les poèmes du poète russe. Mais avant même de terminer la lecture du deuxième texte, la police est intervenue pour les arrêter et les conduire au commissariat.

Un peu plus loin, une trentaine des jeunes "natzbols" [opposants radicaux du Parti national-bolchévique d'Edouard Limonov, ndlr] tentaient d'entrer dans le Kremlin, scandant "Nous allons vous faire aimer la Constitution". Ils ont subi le même sort: tabassage par la police et arrestations.

"Nous avons besoin de l’Autre Russie!"

En fait, la seule action menée à bien était spontanée. La police n'étant pas parvenue à intervenir à temps, et un défilé a pu se tenir entre la gare Paveletskiy et la place Sérpoukhovskaya. Presque 150 manifestants ont scandé :

"Nous avons besoin de l’Autre Russie!", "C’est notre ville!", "Liberté pour les prisonniers politiques!"


L’action était si imprévue et s'est déroulée si vite que Gari Kasparov, fondateur du Front civique unifié et l'une des figures de la coalition L'Autre Russie, n'est pas arrivé à temps pour s'y joindre. Quant à Edouard Limonov, il a lui été arrêté en chemin.

Ce dimanche, Moscou était quadrillé par la police. Si l'on compare le déroulement de ces actions aux précédentes marches organisées par les opposants ces dernières années, la situation semble s'être dégradée: le pouvoir donnant un nouveau tour de vis. A mille lieux de l’image plus libérale de nouveau président Dimitri Medvedev, qui a succédé à Vladimir Poutine à l'issue de son second mandat, ce dernier prenant le poste de Premier ministre.



Photo : Photos : Policiers autour du lieu de la manifestation - Jeunes poutiniens sur le toit de la Philarmonie - Un manifestant entouré de policiers (O. Alissova/H. Goutkina).

&9658; Le blog des étudiants du Centre franco-russe de journalisme à Moscou.
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samedi 13 décembre 2008

Au grand bazar des espions russes, on réhabilite les « tchékistes »


Le 4 novembre, l’exposition « 90 ans de service de renseignements » a ouvert au Musée central des forces armées à Moscou. Les visiteurs sont invités à y découvrir « les pages héroïques et tragiques de l'histoire des services secrets, les archives uniques révélant les noms des traîtres et des espions, la lutte du Smersh [le contre-espionnage, ndlr] pendant la Seconde Guerre mondiale, les destin des tchékistes russes», à en croire les nombreuses annonces diffusées par les médias.

Pourtant, l'exposition n'occupe qu'une petite salle. Une semaine après l'ouverture, pendant la semaine, il n’y a pas grand monde. Selon les employés présents, pendant le week-end, c’était plein.

Antonina raconte l'ambiance pendant l'inauguration :
« C'était un grand moment. Beaucoup de gens du FSB [successeur du KGB, ndlr], la moitie d'entre eux ne pouvaient donner leurs noms, leur activité devant rester secrète. »
Parmi les merveilles exposées, le masque mortuaire de Dzerjinsky (le fondateur de la Tchéka) et sa serviette en cuir brun, le costume d’Hitler et
pistolet de Goebbels et d'autre armes, prisées des garçons. (La moitié de ce qui est présenté appartient au musée.)

Sur les murs sont accrochées des portraits de tchékistes, accompagnés de courtes biographies, d'un dizaine de lignes seulement. Les organisateurs expliquent :
« C’est tout ce qu’on a eu le droit d'écrire pour le moment. Peut-etre dans dix ans, on pourra ajouter quelques lignes. »
Les employés du musée ont en effet préparé l'événement sous le contrôle étroit du FSB, avec moult vérifications. Certains visiteurs sont repartis sous le charme, l'un d'eux, le général-colonel Sobolev (secrétaire-adjoint du conseil de sécurité russe), écrit dans le livre d'or :
« Votre travail est un apport sérieux et important à l'éducation de la jeune génération dans l'esprit des meilleures traditions russes. »
D'autres ne sont pas convaincus. Le colonel Gogotov écrit ainsi :
« Ça ne me plait pas de voir affichées des photos de traîtres. Il aurait mieux valu consacrer plus l'espace aux explications sur les opérations. »
C'est là la grande déception de cette expo, qui ne présente pratiquement pas de documents nouveaux ou d'archives intéressantes sur le travail des services secrets. C'est une version de l'histoire centrée sur des personnages populaires, sur lesquels la télévision russe produit aussi des films, dévoilant leur vie privée ou retraçant leurs histoires d'amour.

Pourtant la répression menée par le KGB, son ancêtre le NKVD ou le Parti communiste et leurs nombreuses victimes font partie des plus terribles aspects du régime soviétique. Et les jeunes Russes ne mesurent pas toujours très bien ce qu'a vécu la génération de leurs parents et celle de leurs grand-parents.
La présentation adoptée au Musée central des forces armées a donc de quoi surprendre. Le mot « tchékiste » suscitait jusqu'ici des associations négatives, était synonyme de quelque chose dangereux et menaçant.
Ainsi, Marina, un professeur, attend beaucoup plus de transparence :
« Pas des objets sortis du musée, mais bien dest documents permettant d'éclairer l'histoire. Peut-être les jeunes s'intéressent-ils plus facilement à l'histoire ainsi, ça permet des les emmener au musée. Mais en tant que professeur, je n'ai rien vu d'intéressant. »
Anatoli, retraité :
« Je visite régulièrement le musée, il y a toujours une excellente exposition. Mon père a fait toute la guerre, il est allé jusqu’à Berlin. Nous avons de nombreuses cartes postales de front et son plus grand trophée : un pistolet allemand.

Mais la seconde partie, je n'ai pas aimé. Yagoda, Beria [deux dirigeants du NKVD, ndlr], Dzerjinsky - nous avions peur de prononcer même ses noms, pourtant ici ils sont présentés sous un jour très positif. »
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vendredi 12 décembre 2008

Les fonctionnaires russes : faut-il en rire ou en pleurer ?

La population russe n'a de cesse de railler ses fonctionnaires sur lesquels circulent d'innombrables propos amusés ou désabusés. Quand il en va de leurs excès de zèle ou leur comportement éthylique en société, cela prête à rire. Quand les conséquences frappent la population, par exemple les retraités qui ne touchent pas leur pension, il est temps de se pencher sur la question.

Les députés du parti Russie Unie (parti au pouvoir, dirigé par Vladimir Poutine, ndlr) ont récemment proposé un nouveau code éthique pour les fonctionnaires russes. Ce texte, explique l'agence RIA Novosti, doit inciter les agents de l'Etat à un « comportement plus moral » dans l'exercice de leur travail.

Le premier article du texte en question est consacré aux « principes éthiques essentiels » de l'administration. Ses serviteurs doivent faire preuve de respect envers les citoyens, respecter les principes de légitimité et de loyauté des actions engagées...

Impossible de rencontrer Girinovskii comme promis

Jusqu’à présent, beaucoup de fonctionnaires s'en tenaient à des principes pas vraiment frappés du sceau de la moralité... En novembre 2008 une babouchka (grand-mère) originaire de la region de Belogorodskaya s’est heurtée aux mauvaises habitudes de l'administration locale :
« Mon mari m’a chassé hors de la maison. Il s’est marié à la fille de policier local. Il a falsifié l’acte de la donation, il m’empoisonné au mercure. Maintenant je suis forcée d’ habiter chez mes voisins pour le moment. »
Cette babouchka est venue à la Douma pour rencontrer Vladimir Girinovskii, député, qui ne cesse d'appeler à la télévision tous les habitants de la Fédération de Russie à venir s'adresser à lui chez lui, dans sa salle de réception.

Sauf que Girinovskii n'a pas accepté de recevoir la grand-mère de Belogorodskaya. Elle se lamente :
« Tous les fonctionnaires sont corrompus à Moscou. Je ne peux rien faire ! »



Un jeune homme a quant à lui déjà réussi à pénétrer dans la fameuse salle de réception de Girinovskii, qui a crié à tue-tête, s'adressant de manière très agressive aux visiteurs.

Dans l'avion, des passagers bien arrosés

Devant cette impasse, que prévoit le nouveau code ? « L’inadmissibilité absolue des buts intéressés » et le fait que « dans son activité, le fonctionnaire doit toujours s’opposer à la corruption. »

C'est aussi le comportement en société de certains fonctionnaires d'Etat puissants voire omnipotents qui doit changer. Une hôtesse de l’air d'une compagnie d’aviation réputée se souvient que des fonctionnaires ivres embarquaient en permanence durant l'ère Eltsine. Surprise, sous Poutine, il n'y a que des fonctionnaires sobres et raisonnables... L'hôtesse de l'air compare les époques :

« Au temps de Boris Eltsine, certains fonctionnaires s'enivraient très fort, au point de devoir aller aux toilettes. On en est même arrivés à sortir certains sur des fauteuils roulants. Mais il n’y a pas longtemps, quelqu’un de l'équipe de Medvedev a voyagé avec nous, et il se comportait normalement. »
Parfois, le personnel de bord est pris à parti :
« Il y a deux ans, des députés de la Douma sont partis en avions à Belgrade. Avant le vol, quelques incidents se sont déroulés. Les députés ont exigé d'appeler le commandant de de bord, ils ont exigé qu'il leur montre tous les documents techniques. Ils ont menacé de faire licencier tout le monde. Les députés se sont mis en retard. Ensuite ils ont bu et se sont endormis. »
A l'école, des directives absurdes

La conduite irresponsable de certains fonctionnaires russes tourne à l'absurde, au drôle et fait le bonheur des sites internet. Par exemple, un professeur de Moscou raconte sur Chinovskam.net les exigences certaines fonctionnaires du département d’enseignement de l’école № 1576, dans la capitale :
« Les fonctionnaires ont demandé aux professeurs de l’école de retirer de la circulation tout ce qui peut rappeler aux enfants l’ambiance du domicile familial : les stores, les fleurs, les jouets...

Ils ont fait scier les pieds de chaise et d’autres choses, fixer aux murs toutes les armoires, les télés, les magnétophones, limiter le quantité de la littérature d’études... »
Les méthodes de travail du Fond des retraités russes sont aussi surprenantes. Un certain Vladimir a aussi écrit une plainte sur le même site. Il s'indigne :
« Je me suis adressé aux inspecteurs neuf fois cette année. Ça prend à chaque fois entre trois et quatre heures. Les fonctionnaires disaient que c'est la faute des ordinateurs, pour se justifier. Le président a annoncé élever la pension de retraite à partir du 1er octobre.

« Mais je n’ai pas reçu cette augmentation sur ma pension ! L’inspecteur dit "Venez en décembre et on corrigera". Je suis venu, mais les problèmes sont les mêmes. On a promis de corriger cela en février 2008. Et mon argent, mes 735 roubles où sont-ils ? Il n’y a pas de contrôle sur les fonctionnaires! »


Avec le nouveau code, les commissions éthiques auront le droit de poser une question, d'effectuer une correction administrative pour « conduite amorale des fonctionnaires ». Désormais, les commis de l'Etat devront faire attention à leur comportement.

Mais au delà de la nouvelle législation, est-ce qu'il est possible d'améliorer l'image du corps des fonctionnaires russes, et réconcilier la population avec eux ?
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jeudi 11 décembre 2008

Mr Parker : « Sur Internet, personne ne peut t'interdire de parler »


La Douma a finalement renoncé à examiner un projet de loi autorisant les autorités à fermer des sites Internet pour des propos racistes, extrémistes ou des appels à la violence. Mais cette initiative parlementaire a relancé le débat autour de la liberté d’expression sur le Net russe.

Si dans les journaux, la critique de l’Etat, du Président ou du Premier ministre, et en général la façon d’aborder les sujets politiques sont l'objet de toutes les attentions, « aujourd’hui, sur Internet, tu peux dire tout qui n’est pas interdit par le code pénal russe », estime Mr Parker, alias Maxime Kononenko, blogueur très connu et pro-Poutine convaincu.

« Personne ne peut t’interdire de parler, mais après chacun doit prendre ses responsabilités », résume-t-il. Entretien.

Est-ce que vous pensez qu’aujourd'hui on peut se faire arrêter pour avoir critiqué le pouvoir sur Internet ?

Non, pas du tout. Si un membre des institutions de l’Etat pense que tu as porté atteinte à sa réputation, il peut te poursuivre en justice ; mais franchement, c'est très rare.

Et l'affaire du blogueur membre d’un groupe extrémiste et qui, selon Anton Nosik [bon connaisseur de la culture Internet russe, ndlr], a été poursuivi après avoir publié un montage-photo de Poutine déguisé en skinhead ?

C’est l’opinion de Nosik. Ce blogueur a été jugé pour des propos racistes, pas pour avoir attenté à l’image de Poutine. Il existe beaucoup de collages de ce genre avec Poutine, dont une dizaine que j'ai fait moi-même, par exemple, et personne n’a jamais protesté.

Et vous-même, est-ce que vous avez eu des commentaires négatifs du pouvoir ?

A deux reprises, on m’a dit ouvertement qu’ils n’étaient pas contents. La première fois, c’était les gens de Ioukos [compagnie pétrolière dont l'ex-président a été emprisonné, ndlr] quand je me suis moqué un peu de la situation de leur société.

La seconde fois, c’était Victor Shendorovitch [un écrivain satirique, ndlr], qui n’a pas aimé ma petite histoire sur lui, et a mis un commentaire très sarcastique dans son livre sur les élections à la Douma. Du côté du pouvoir, je n’ai jamais vécu d'expériences désagréables.

Est-ce vous pensez qu’on ne doit pas réglementer l’Internet ?

Réglementer, non. On doit contrôler, surveiller, mais pas intervenir au quotidien. Par exemple, c’était évident que cette loi proposée à la Douma ne passerait pas. Aujourd'hui Internet est mieux connu, mais il y a encore beaucoup d'aspects que les parlementaires ne maitrisent pas, d'où l'absence de législation en la matière.

Vous pensez que nous n’aurons jamais un réseau restreint, comme en Chine ?

Vous savez, ce qui est étrange, c’est que ces grands firewalls [« pare-feu », dispositif technique qui permet de filtrer à grande échelle les sites jugés indésirables, ndlr] qui sont installés en Chine, on a commencé à les expérimenter dans d’autres pays, mais pas en Russie !

Moi, je sais qu’il y a des « firewalls » qui sont expérimentés en Australie, un pays dit libre… Mais je crois qu’un jour tout le monde les installera, c’est une question de défense nationale. Et peut-être, en cas de guerre, il faut les activer, comme l'a fait la Géorgie par exemple : cet été, ils ont fermé tous les noms de domaine russes ! Le reste du temps, je ne vois pas l'intérêt de ces firewalls.

Vous croyez que le Net russe et les médias sont et seront complètement libres ?

La question de la liberté de la presse est en fait très compliquée. C’est très difficile d’imaginer qu’un « Kremlin » quelconque donne des instructions à tous les médias. Si on peut croire bien sûr que certains au Kremlin ont des contacts avec les directeurs des chaînes fédérales, c’est impossible qu’ils soient en contact avec un journal de Barnayl [une ville de la république d'Altaï, ndlr], par exemple.

Oui, mais ce n’est pas un secret que le Kremlin a téléphoné plus d’une fois à la rédaction du quotidien Moskovsky Komsomolets et « injurié » Minkin [l’éditorialiste, ndlr]...

Oui, mais le Kremlin est mécontent et injurie Gousev [le rédacteur en chef, ndlr] après la publication de l’article de Minkin. La censure, c’est quand le Kremlin lit l’article de Minkin avant que Gousev le publie. Mais il y a plein de journaux qui écrivent leurs articles selon la ligne politique du parti au pouvoir, alors que personne ne le leur demande.

Et si on ne suit pas cette ligne, comme Beketov et d’ autres, on se fait agresser...

A mon avis, pour Beketov, ce sont des bandits, c’est tout. C’est lié à l'affaire de la forêt de Khimki. Il empêche quelqu’un de déforester, on l’ agresse, c’est normal. Mais en Russie, il y a toujours des scandales avec les agressions de journalistes, parce qu’ils ne sont pas vraiment protégés.

Et c’est pourquoi peut-être on ne veut pas écrire d’articles critiques ?

Bien sur, car on finit par penser « Pourquoi ? Est-ce que j’ai besoin de ça ? Est-ce que demain je vais être passé à tabac par un bandit ? ». Mais tout ça, c’est à cause de la situation totalement catastrophique des services intérieurs de l’Etat.

Est-ce que vous pensez que cette liberté d’expression arrivera un jour dans tous les medias, pour tous les journalistes ?

Pourquoi pas. On doit simplement d’arrêter d’avoir peur. On ne peut pas tuer tous les journalistes.

Photo : Mr Parker (DR)
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Beketov agressé à cause d'un article sur le maire de Khimki ?


le fil rouge La rédaction du quotidien Novaya Gazeta a décidé de publier le texte inachevé sur lequel travaillait Mikhail Beketov, le rédacteur en chef de Khimkinskaya Pravda avant son agression.
Il porte sur l'implication de la famille du maire de Khimki (à 20 km au nord de Moscou), dans les affaires de la ville.

Le beau frère du maire, un certain Edouard Raguine, était le directeur de deux compagnies, Khiménérgosbytet et Khiménérgovodosbyt, qui assuraient la distribution du gaz et du chauffage à la population. Selon ce texte, la famille de la femme de maire a aussi eu sa part du gâteau.

L'épisode le plus connu, qui démontre le niveau de la corruption à l'intérieur de l'administration, a eu lieu en 2004, quand l'administration de la ville extorquait de l'argent à la société Ikea en Russie, lui refusant l'autorisation d'ouvrir un magasin sans avoir payé un million d'euros pour la construction d'un viaduc à Khimki.

La fime suédoise a fini par céder au racket, pour ouvrir un commerce dejà construit depuis longtemps.

Mikhail Beketov est toujours dans un état grave : il ne peut pas encore parler. Il a été amputé d'un jambe et des doigts de la main, et a du endurer une opération complexe au cerveau. Selon les médecins, il devrait pouvoir parler à nouveau au début de la semaine prochaine.

Olga Alissova

Photo : Mikhail Beketov (Novaya Gazeta)
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Les Moscovites refusent la construction d'usines d'incinération dans leur jardin



Tandis qu'on s’approche de Yasenevo, le wagon de métro se vide peu à peu. La plupart des habitants de ce quartier dortoir typique de la capitale russe ont fait le voyage en sens inverse, pour aller travailler dans le centre-ville.

Parmi les chantiers en cours à la sortie du métro, des immeubles et des centres commerciaux. Mais aussi, bientôt, une usine d'incinération des ordures, donc la construction a été décidée par la ville fédérale.

Un projet qui inquiète les habitants, comme l'explique une jeune fille: « Pourquoi ne pas bâtir cette usine a Rublevka [le quartier le plus huppé de la capitale, ndlr], s’il n’y a pas vraiment aucun danger ? ».

« Je ne sais pas ce qui attend mon fils avec cette usine »

Emmitouflé sous plusieurs épaisseurs de vêtements, son petit garçon regarde le paysage avec curiosité. Il y a environ deux ans, Marina a demenagé dans le quartier avec sa famille :
« Cette partie de la ville avait bonne réputation, notamment grâce à un environnement préservé. Je ne sais pas ce qui attend mon fils si on construit vraiment cette usine. »
Le problème des ordures a atteint un niveau critique à Moscou. La capitale russe produit pres de 23 millions de tonnes d’ordures chaque année, et les 40 décharges de la ville, qui occupe une territoire grand comme Monaco, sont remplis a 90%. Elles seront à pleine capcité d'ici trois à quatre ans.

L'administration moscovite ne voit pas autre alternative à la construction de nouvelles usines d’incineration dans l'enceinte de la ville.

Une pétition a réuni plus de 15 000 signatures

Selon le projet du maire Yurii Loujkov, les habitants des quartiers Teplyi Stan et Yasenevo auraont l'honneur d’être les premiers à respirer les vapeurs toxiques de ces nouvelles installations.

Ils se sont réunis dans une association protestant contre la construction de l’usine, et ont lancé un site, un blog et un forum. Tatyana, coordinatrice du groupe, explique que leur pétition a déjà recueilli plus de 15 000 signatures, avant d'être envoyée au président Dmitrii Medvedev et aux services concernés. Pourquoi un tel engagement ? « Qui le fera si nous ne le faisons pas ? » répond-elle.

Les habitants et les écologistes estime que l'incinération n’est pas la seule solution possible. Au contraire. La combution des déchets engendre des rejets de dioxines dans l'atmosphère, des substances fortement cancérogènes. (Voir la vidéo d'une usine d'incinération dans le quartier de Kojoukhovskii)




Des risques existent jusqu'à 24 kilomètres de l'installation Selon le projet actuel, l'usine sera construite à 650 mètres seulement de la maison plus proche, alors que la zone de protection sanitaire pour ce type de site ne doit pas faire moins d'1 kilomètre.

Les Moscovites pas prêts à trier leur déchets ?

Selon les écologistes, il existe une alternative beaucoup plus écologique et moins coûteuse : le tri et le traitement secondaire des ordures. Mais les fonctionnaires à l'initiative du projet expliquent que les habitants ne sont pas sensibiliés à ces pratiques et ne sont pas prêts à trier leurs poubelles.

Pourtant, selon un sondage lancé sur le site de l'administration de Moscou, 72% des Moscovites se déclarent prêts à le faire. Selon Tatyana, si la construction de l'incinerateur est abandonnée, les habitants s'y mettront tous.

Adam Gonopolsky, un de principaux experts favorables à l'incinération et assistant du directeur de la société de traitement des déchets Ecotehprom se réfère à l'expérience des pays occidentaux, en affirmant que les incinérateurs sont souvent implantés au coeur des grandes villes.

Pourtant, d'après l'organisation écologique The Earth's Best Defense, aux États-Unis, on a fermé presque la moitié des incinérateurs municipaux depuis 1990. Et dans les directives acceptées par l'Union européenne en 2003 pour tous les pays-membres, la priorité est mise sur les autres modes de traitement des déchets.

A la question : « Vous essayez de changer les choses, mais vous pensez que ça va marcher ? », Tatyana répond : « Je ne sais pas, mais j'y crois vraiment. »

Photos : dans le quartier de Yasenevo (Youlia Ibragimova/Moscou89) - incinérateur à Moscou (www.biodiversity.ru).
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Des officiers déserteurs ou simplement démobilisés ?

le fil rouge Un groupe de soldats de Sotchi (dans le kraï de Krasnodar) a été accusé de désertion. Le parquet militaire régional a décidé de poursuivre douze officiers, accusés d'abandon de poste. Les militaires concernés estiment qu'ils devraient être démobilisés depuis plusieurs années.

Parmi ces officiers, certains ont servi dans les divisions spéciales qui ont participé aux guerres en Tchétchénie et en Afghanistan. Plusieurs d'entre eux ont été décorés. Ils expliquent que l'armée ne les a pas rendus à la vie civile parce elle ne pouvait pas leur accorder le logement auquel ils avaient le droit, selon la loi et le contrat signé lors de leur engagement.

D'après l'agence de presse RIA Novosti, on les obligeait à faire des petits boulots dans les divisions. Les officiers veulent faire valoir leurs droits devant la justice.
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Les blogueurs russes se déchirent sur la libération d'Alexanian


Le 8 décembre 2008, la justice moscovite a remis en liberté Vasily Alexanian en échange d'une caution de 50 millions de roubles. Une décision a provoqué une tempête de réactions sur les blogs russes.

C'était prévisible : Alexanian est l'un des principaux protagonistes de l’affaire Ioukos, au même titre que l'ex-président de la compagnie pétrolière russe Michail Khodorkovsky et son avocat Svetlana Bakhmina.

Né en 1972 à Moscou, Alexanian commence à travailler à Ioukos quelques années après la fin de ses études. En 1996, il devient président du departement juridique de Ioukos et en 2001, vice-president. Il quitte Ioukos en 2003, après l'arrestation de Michail Khodorkovski pour fraude fiscale.

Il y revient en 2006 pour assurer l’interim du president. Mais quelques jours aprèsson retour, il est arrêté, accusé de malversations et jeté en prison. Pendant son incarcération, les médecins ont établi qu'Alexanian, devenu aveugle et atteint du sida, souffre aussi d'un cancer de foie et de la tuberculose.

Mourir en liberté pour 50 million de roubles

Littleblacky s'exprime dans son blogue:
« Quand on a appris la nouvelle à la télévision, et qu'on a énuméré toutes ses maladies, mon ami m'a dit : « Ils n’ont pas honte de montrer ça, eux ? » Moi non plus, je ne comprends pas qu’est ce que le pouvoir veut démontrer. Que le gouvernement peut faire preuve de pitié ? Ou qu'il est encore plus cruel qu’on le pensait ? »
Serbina-irina, une Moscovite de 30 ans qui a fait des études de sciences politiques, regrette une libération aussi tardive :
« Je ne peux pas comprendre comment une telle situation est possible. Alexanian en train de mourir à l'hôpital, et on fixe une caution aussi énorme... La prochaine étape pour ce système, c’est le retour au cannibalisme ! »
Hitchy-koo, lycéen à Moscou, dénonce l'attitue du gouvernement:
« Ils ne veulent pas meme penser que la seule chose qu’il souhaite, c’est de mourir calmement dans son lit, en disant adieu aux parents, s'il peut les voir avec ses yeux presque aveugles, et s’il a le temps pour le faire. »
« Ils ne veulent pas qu'ils meure en prison »
Nik-sud, un Russe qui vit maintenant en Norvége, pense qu on a liberé Alexanian pour éviter de porter la responsabilité de sa mort :
« Ils peuvent se moquer d’un malade et le garder en prison. Mais ils ne veulent absolument pas qu’ il meure en prison. Ça ne convient pas à l’image de « Bon samaritain » que veulent se donner nos chefs.

Si Alexanian meurt en liberté, ça ne les regarde plus. Ils pourront même dire qu’en prison, on s'occupait mieux de lui. »
Otlichnoe-mnenie-56, une agence d'informations satiriques, ironise : «On a jeté un os à un aveugle ». Un autre utilisateur de Livejournal dao-b s’intéresse lui à des questions plus pratiques : « Si Alexanian meurt dans quelques semaines, va-t-on rendre la caution ? »

« Les affreux Poutine et Medvedev »

Kosmopolit-02. se pose la question : « Une caution de 50 millions de roubles ? Je ne voudrais pas mème discuter ça, car la vie de certaines personnes ne vaut pas un seul rouble. » Rhino79, un Moscovite de 29 ans, refuse toute indulgence aux protagonistes de l’affaire Ioukos :
« Alexanian, comme Bakhmina et Khodorkovski, doivent rester en prison jusqu’au bout de leur peine. Comme Alexanyan a été mis en liberté sous caution et comme Bakhmina a été placé dans un hôpital, ce n'est pas du tout le cas. »
Tea-potter, architecte de 32 ans, s'en prend aux blogueurs qui soutiennent les accusés :
« Je ne trouve pas ça normal que beaucoup d’utilisateurs de livejournal estiment que « les affreux Poutine et Medvedev doivent laisser tranquille les pauvres petits Bakhmina, Khodorkovski et Alexanian ».

Mais ces salauds de Ioukos ont ruiné le pays. Ils vous demandent : « J’ai volé des millions, mais libérez-mois, s'il vous plait»,
A propos d’Alexanian, il ajoute : « Comment peut-on libérer ce voleur et cet homosexuel ? »

« Pourquoi tu t’inquiètes ? Cet Alexanian, c'est un parent ? »

Danieldefo, habitant de Saint-Péterbourg, s'indigne :
« Qui pense qu'Alexanyan mérite de mourir en liberté ? Et les médias parlent de ses problèmes avec un tel apitoiement, comme s'il s'agissait de Bill Gates, et non d'un voleur ordinaire. »
Sceptic-rus pense que Alexanyan a plus de forces qu’on s’imagine :
« Et si Alexanian s'enfuit apres sa libération? Ce sera la confirmation de la culpabilité de Khodorkovski. »
Rumbaru affirme que les problèmes d’Alexanyan ne le concernent pas : « Pourquoi tu t’inquiètes, toi? Cet Alexanian, c'est un parent à toi ?», répond-il à son ami Micra-agonia, qui plaint Alexanian. Ajoutant tristement : «I l y a encore des millions d’Alexanians dans les prisons russes. »

Photo : Vasily Alexanian (DR).
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Lancement du site officiel d'Alexandre Soljenitsyne

le fil rouge Le site officiel d'Alexandre Soljenitsyne sera inauguré ce jeudi à Moscou, à l'occasion du 90e anniversaire de la naissance de l'écrivain. Sa veuve, Natalia Soljenitsine, a présenté le projet à l'agence de presse Interfax :
« Le but essentiel de ce site est de publier des originaux vérifiés et validés de ses manuscrits. En outre on va exposer les documents personnels, un grand nombre d'archives photos et beaucoup d'autres choses. »
Dès maintenant, on peut lire une partie des oeuvres de Soljenitsyne, écouter la version audio d'Une journée d'Ivan Denissovitch , l'une de ses premières oeuvres, etvoir plusieures photos de l'écrivain. Natalia Soljenitsine a l'ambition de mettre en ligne tout l'héritage de son mari.
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mercredi 10 décembre 2008

Menaces sur la marche des désaccords organisée par l'opposition russe

le fil rouge Selon la radio L'Echo de Moscou, les leaders des partis de la coalition Drugaia Rossia (L'Autre Russie) ne veulent pas organiser leur marche sur les lieux proposés par la mairie. L'un d'eux, Edouard Limonov, s'est dit prêt organisé le défilé quoiqu'il arrive.

« C'est encore le même argument : les autorités nous ont dit que quelqu'un a déjà présenté une demande de manifestation, au même lieu et le même jour... » Limonov fait aussi remarqué que les organisateurs refusent d'être cantonnés à la place Bolotnaia (plan) :

« Cette possibilité est mauvaise, parce que personne ne verra notre Marche, à part nous ! Or le but de cette action, c'est d'entrer en contact avec les gens, de faire connaître nos idées. Nous avons le droit de faire cela, selon la constitution. Nous allons le faire sur la place du Triomphe, (plan), c'est tout ».
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